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Elucubrations publiques
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13 mai 2007

Le défit de 2012

Que doit faire le PS pour pouvoir gagner en 2012 ? La première chose à faire est de ne pas sous-estimer son adversaire. La tentation sera grande de croire encore une fois à l’alternance automatique gauche-droite, après tout Sarkozy ne pourra jouer la carte de la rupture avec lui-même. L’autre tentation confortable est de croire tous les fantasmes de la gauche sur Sarkozy et de penser que celui-ci tombera le masque deviendra ce fasciste si craint et que le peuple verra le diable qu’il est en réalité, portant la gauche au pouvoir, tout en se flagellant d’avoir un jour pu élire Sarkozy. Non ! La gauche doit se préparer à ce que Sarkozy soit un bon, pire même un très bon président. Dans cette situation, la diabolisation ne pourra plus fonctionner, il faudra proposer un projet crédible et cohérent.

Imaginons, nous sommes en 2012, Sarkozy a révolutionné la présidence, avec une présidence active qui parle au peuple, qui explique les enjeux, qui s’implique dans les décisions. Bref, une manière moderne de faire la politique. Son bilan est globalement positif, certes tout n’est pas accompli, tout n’est pas réussi, mais par son agitation il aura convaincu qu’il a fait tout ce qui est possible et que là où il n’a pas abouti personne n’aurait mieux fait. Autour de lui, une jeune garde fidèle qui a pris d’expérience, de jeunes ministres, des femmes, des « minorités visibles » ayant eu de vraies responsabilités politiques majeures.

En face, un PS qui n’a pas gouverné depuis dix ans. Il présentera en face soit des anciens ministres de plus de 60 ans, soit une jeune garde sans réelle expérience. En 2012, Rachida Dati aura 47 ans, Elisabeth Guigou en aura 66 ans. On voit dès lors que le combat est loin d’être gagné. Et la bataille de l’âge sera importante pour incarner le renouveau.

Il apparaît clairement que les arguments de campagne de 2007 sont à oublier. Outre la diabolisation, la campagne du PS ne pourra pas se contenter encore une fois de juste défaire ce que la droite a fait, il est inimaginable de faire campagne en proposant revenir 10 ans en arrière.

Il faudra alors une grande force de conviction pour inciter les Français à changer. Il faudra un programme précis réaliste sérieux pour pouvoir gagner. Il faudra un candidat jeune et une jeune garde renouvelée mais aguerrie pour pouvoir gagner. Il faudra un projet de société nouveau et ambitieux.  Evidemment, tout ne peut se faire indépendamment des résultats obtenus par le gouvernement en place. Plus celui-ci sera bon, plus le programme devra ressembler à « la même chose, mais en mieux », plus celui-ci sera un échec, plus il faudra s’en distinguer.

Un grand défit que voilà, par quelle méthode le relever ? Il paraît évident que la méthode Hollande du consensus mou fut un échec. Une motion n’est pas un programme, une synthèse de motions encore moins. Le discours « le candidat c’est le projet » est une vaste blague surtout quand le projet est absurde. Pour se mettre en ordre de bataille, le PS devra commencer par se trouver un général, un général de combat, qui tranche qui décide, qui fixe la ligne. Il faudra que l’ensemble du parti se range de façon disciplinée derrière son général.

Il faudra que le parti soit capable de se réformer idéologiquement et en profondeur, garder ses valeurs sur les objectifs à atteindre, mais oublier les tabous les idéologies sur les moyens pour y parvenir.

Alors qui ? Comment ? L’avenir nous le dira. Je pourrais imaginer un DSK prenant le parti, lançant la réformation en profondeur, lançant des plus jeunes… et couvant son futur présidentiable… je ne crois pas qu’un DSK puisse être en 2012 battre un Sarkozy avec un bon bilan. L’élection de Sarkozy aura vite fait de ringardiser d’un coup d’un seul tout les présidentiables plus âgés. Je suis convaincu que la France va se normaliser et que le prochain président devra être encore plus jeune.

Et même avec la meilleure volonté du monde, il sera très difficile de battre un président sortant ayant réussi. Il faudra, en plus compter sur quelques erreurs, quelques ratés, quelques laissés pour compte de la part de Sarkozy pour que le PS puisse gagner. Mais attention, si le PS arrive aussi mal préparé en 2012 qu’en 2007, les erreurs et les ratés de Sarkozy risquent de ne pas suffire à faire gagner le PS, et même un plantage magistral de Sarkozy n’apporterait alors que la victoire de … Bayrou qui lui aura son parti en ordre de marche en véritable écurie présidentielle.

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